L’Italie, c’est un peu plus de 16 800 km de voies ouvertes à la circulation des trains, desservant environ 2 200 gares. A chaque ligne, un nouvel horizon de voyage se dessine. Nous en avons sélectionné dix, à travers toute la péninsule et jusque dans les îles, comme autant d’invitations à un voyage ferroviaire italien.
Quand les premiers rails furent posés pour relier la ville de Bolzano au plateau du Renon, tous n’étaient pas enthousiastes. Avec l’arrivée du train, grimpant à crémaillère un dénivelé de plus de mille mètres et desservant tout le plateau, ce sont des siècles d’isolement qui prennent fin. Les riches familles, qui se retiraient sur les hauteurs pendant l’été, craignent alors que le tourisme de masse, propulsé par le train, ne profane les montagnes. Après deux accidents mortels, en 1947 et 1966, la première partie de la ligne, à crémaillère, a été fermée et remplacée par un funiculaire. Douze minutes de voyage suspendu suffisent à relier la gare de Bolzano à celle de Soprabolzano, où le petit train du Renon prend le relais. Les douze kilomètres de voies situés sur le plateau desservent encore les petits villages où vit une communauté de près de 8 000 personnes. A bord du train, touristes et habitants jouissent d’une même vue sur les cimes effilées des Dolomites. A petite vitesse, on traverse les bois pour descendre au terminus, en gare de Collalbo. De là, une brève balade conduit aux pyramides de terre, étonnantes colonnes d’argile formées par l’érosion. En continuant sur le sentier, on parcourt le chemin du retour à pied, suivant le chemin des châtaignes. Cette balade parcourt les lieux où, traditionnellement, les paysans récoltaient les fruits à bogue, avant d’organiser dans les masi, fermes de montagne, la Törggelen, fête des châtaignes.