L’année 2023 marque le 160e anniversaire du chemin de fer métropolitain londonien, le « métro » le plus vieux du monde. Retour sur une histoire entrepreneuriale et technologique qui a transformé en profondeur la capitale britannique.
Si le concept du chemin de fer métropolitain – un chemin de fer pour les habitants des villes indépendant du trafic routier – apparaît être une idée apparue à Paris, c’est bel et bien les Britanniques qui vont être les premiers à l’inventer. Une première fois, en 1863, en réalisant « un RER du XIXe siècle » et une seconde fois, en 1890, en concevant le premier métro moderne : électrique, essentiellement souterrain et exclusivement dédié à la desserte locale des voyageurs.
C’est ce second concept qui s’impose à la suite et ce dans le monde entier.
La croissance rapide de Londres
La révolution industrielle nait en Grande Bretagne ainsi que le chemin de fer ; Londres est rapidement le centre de cette évolution majeure de société commencée dans le nord de l’Angleterre. Les petites et grandes industries poursuivent le développement et le transport par voie d’eau – le réseau de canaux.
La ville et sa population s’accroit, imposant la dissociation entre les lieux de résidence et les lieux de travail, nécessitant le développement des transports régionaux et urbains. Les chemins de fer irradient alors les communes suburbaines au départ de nombreuses gares distinctes, toutes situées à la limite du centre urbain de Londres : Paddington, Marylebone, Euston, Saint Pancras, King’s Cross, Broad Street, Liverpool Street, Fenchurch Street, Cannon Street, London Bridge, Holborn Viaduct, Waterloo, Charing Cross, Victoria.
Mais il faut pouvoir poursuivre son trajet dans le centreville et desservir finement les centres d’affaires de la ville. C’est ainsi que la création du chemin de fer souterrain vient magistralement compléter en zone urbaine les réseaux de surface préexistants.