fbpx

Je me connecte

E-mail*
Mot de passe*
Je valide > Mot de passe oublié?

Je m'inscris

*Champs obligatoires

Conformément à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée en 2004, vous bénéficiez d’un droit d’accès et de rectification aux informations qui vous concernent.
1. Mon Compte
2. Mes activités
3. Mes Newsletters

Vous devez lire et accepter nos conditions générales de vente et d’utilisation *

* Mentions obligatoires

Je souhaite recevoir la newsletter :

Je m'enregistre

Mot de passe oublié ?

En poursuivant votre navigation, vous acceptez l’utilisation de cookies pour améliorer votre expérience sur notre site, réaliser des statistiques d’audiences et vous permettre de partager des informations sur les réseaux sociaux. En savoir plus.

L’ancien contrôleur Bernard Luceau, malvoyant, sur le quai SNCF de la gare de Clermont-Ferrand.

Rencontre avec le cheminot Bernard Luceau, malvoyant

25 novembre 2024
- -
Par : Jean-Christophe MONTUPET

A Clermont-Ferrand, l’ancien contrôleur SNCF Bernard Luceau, malvoyant, s’est engagé dans le comité local de l’association Valentin Haüy, qui agit en faveur des personnes malvoyantes ou aveugles. La Vie du Rail a recueilli son témoignage.

J’ai rencontré l’ancien cheminot Bernard Luceau en gare de Cler- mont-Ferrand par une belle matinée d’été. Je voulais l’interviewer sur son acti- vité au sein du comité du Puy-de-Dôme de l’association Valentin-Haüy, qui agit pour l’autonomie des personnes aveugles et malvoyantes. Bernard est malvoyant. A mon arrivée, il m’attend sur le quai, lunettes noires sur les yeux, canne blanche en main et tout sourire. Après une poignée de main amicale, il me guide à l’aide de sa canne à système électronique jusqu’au local du comité dont il est président. Avant de traverser le boulevard sur lequel circulaient de nombreux véhicules, il me glisse: « Tu vois, ici, malgré de nombreuses sollicitations de la part de l’association, il n’y a toujours pas de sonorisation pour nous aider à traverser sans risque. » L’interview pouvait commencer…

Devenu malvoyant à l’âge de 64 ans

Bernard, 75 ans, est originaire de la Loire, de Roanne plus exactement. Cet ancien contrôleur SNCF est à la retraite depuis 2004. Atteint de DMLA (Dégénérescence maculaire liée à l’âge) à l’âge de 64 ans, il est devenu malvoyant en quelques mois seulement. « Ça a été très difficile… Dans un premier temps, j’ai dû consulter un psychologue. Puis, rapidement, j’ai compris que pour me retrouver et transformer mon handicap en une force, je devais me consacrer à moi, certes, mais aussi aux autres. » Militant syndicaliste et mutualiste pendant sa carrière professionnelle, le chemin semblait tout tracé pour lui. seulement, voilà, le handicap lui a barré la route… Deux étapes lui ont été nécessaires pour parvenir à surmonter l’épreuve. En premier, il lui a fallu se reconstruire. « La différence entre un aveugle de naissance et quelqu’un atteint de DMLA est qu’il est sans conteste plus facile d’apprendre lorsqu’on est jeune plutôt qu’à 60 ans », explique-t-il. « Pour moi, le braille, c’est trop compliqué, je n’ai plus envie ! Donc, j’ai opté pour l’autodescription. Par exemple, j’aime les voyages. J’en fais en France et à l’étranger avec mon association. Nous allons sur des sites connus ou inconnus et le fait que l’on me fasse la description des paysages, des sites, des monuments m’apportent beaucoup de réconfort, comme le fait d’avoir ma compagne avec moi. Elle est mon soutien de chaque instant. » Pour une activité plus quotidienne, par exemple, la lecture sur écran d’ordinateur, « comme je ne perçois que les ombres, avec le logiciel Word, je peux agrandir les lettres. Par contre, avec un PDF, c’est impossible. Il faudrait pouvoir disposer de logiciels mieux adaptés», dit-il. Les livres audio, aussi, lui permettent de s’évader.

La chorale, des voyages

« Dans la vie quotidienne, j’ai dû me dis- cipliner. Avant, j’étais brouillon. Or le rangement, c’est très important. Souvent, lorsque je cherche quelque chose, on me dit: “C’est là”. Mais pour moi, là, c’est où? Moi, je ne vois rien! Les gens sont pleins de bonne volonté, mais ils ne savent pas forcément comment s’y prendre avec nous », témoigne le septua- génaire. « Mon étape de la vie quotidienne étant à peu près résolue, j’ai repris espoir. Et à la suite de mes rendez-vous au Centre de la vision de Clermont-Ferrand, on m’a conseillé de me rapprocher de l’association Valentin-Haüy. On y apprend aux personnes comme moi à avoir une meilleure autonomie malgré leur handicap. De nombreuses activités sont proposées: de l’information aux accompagnements, en passant par des activités de loisirs de tous types, comme l’atelier vélo. Ces activi- tés nous facilitent la vie. Ne pas rester isolé dans son coin, communiquer avec les autres, c’est primordial ! » Bernard s’occupe aussi de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Il en est le vice-président départemental, chargé de la Commission des aides. « Lorsqu’on dépasse l’âge de 60 ans, les aides perçues sont minimes, aussi de nombreuses personnes viennent frapper à notre porte. »

Quel impact des Jeux paralympiques 2024 ?

Il fait également partie de deux chorales dont La Viva, qui a pour objectif principal un engagement sur les droits humanitaires et ceux de la planète, mise à rude épreuve, les effets du changement climatique le montrent bien. A ce titre, Bernard se rend dans les écoles, les entreprises, les maisons du 3e âge. Sa vie de retraité est donc bien remplie. Sans avoir la naïveté du Candide de Voltaire, Bernard Luceau est conscient que, pour lui comme pour tous les non-voyants, « se servir de ses difficultés pour améliorer son quotidien ne peut être qu’une force ! » Quand on lui demande « comment améliorer les choses pour vous rendre la vie plus facile? », il répond: « On n’a pas besoin de charité, simplement d’être aidé. Lors de mes voyages à l’étranger, je suis toujours agréablement étonné par la sollicitude des gens. En France, il me semble qu’il reste beaucoup à faire. Il faut vraiment faciliter l’accessibilité avec des bandes podotactiles au sol, des annonces sonores aux feux tricolores, etc.»

A propos des Jeux paralympiques Paris 2024, il estime que c’était une bonne opportunité pour sensibiliser le grand public au handicap. « Mais les problèmes d’accessibilité et de numérique seront-ils résolus pour autant ? L’accès à l’emploi reconnu pour nous à sa juste valeur? J’endoute ! Il existe des lois mais elles ne sont pas réellement appliquées. Les besoins sont nombreux. Bien sûr, il y a eu des avancées comme, par exemple, l’audiodescription pour les films diffusés à la télévision, mais celles-ci sont plus dues à l’action d’associations comme la nôtre, car nous supplantons les pouvoirs publics», déplore-t-il. « Néanmoins, les Jeux de Paris 2024 ont permis de porter un regard plus positif sur les personnes handicapées.

J’espère et je souhaite que ce regard posé sur tous les handicapés restera positif et permettra de faire évoluer les comportements. Les défis réalisés par nos para-athlètes sont une belle preuve de volonté et de courage. Ils sont nos ambassadeurs ! » Pour conclure, il cite un exemple de progrès, « celui des boîtiers qui sont embarqués dans des rames de la ligne 10 du métro parisien – la ligne qui dessert l’Institut national des jeunes aveugles– et diffusent des annonces sonores, en attendant mieux avec l’arrivée progressive de rames nouvelles sonorisées pour remplacer les plus anciennes. Il était temps !… »

Contacts:

Association Valentin-Haüy
120 comités en France.
www.avh.assoc.fr

SNCF Assist’enGare
(service de réservation unique d’assistance pour les personnes handicapées):
le 3212 (appel gratuit 7 jours/7 et de 8h à 20h).

Handirail
9 rue de Château-Landon, 75010 Paris.
Tél.: 01 58 20 51 38.
contact@handirail.fr,
www.handirail.fr

HADS (Handicap Accessibilité Différence Solidarité),
9 rue de Château-Landon, 75010 Paris.

Contacts:
Jean-Louis Remande, La Gare, 61440 Messei.
Tél.: 06 31 84 86 57.
remande.jean-louis@ orange.fr.

Farida Miné (secrétaire)
06 64 32 65 75
erydamine@gmail.com



Sur le même sujet

Commenter l'article

NOUS SUIVRE

NOS NEWSLETTERS

  • La lettre du groupe

    La Vie du Rail vous informe de ses nouveautés, la sortie de ses magazines, livres, événements ...

  • La News Boutique

    Nouveautés, offres exclusives, faites partie du club privilégié des clients de la boutique de la Vie du Rail

  • La News Photorail

    Recevez une fois par mois nos actualités (nouvelles photographies ou affiches touristiques rajoutées sur le site) et nos offres ponctuelles (promotions…)

  • La News Rail Passion

    Recevez chaque mercredi toutes les actus du magazine, les dossiers spéciaux, les vidéos, le magazine dès sa parution

  • La lettre du cheminot

    Recevez chaque jeudi les infos les plus populaires dans le monde des cheminots actifs

  • La News Historail

    Recevez chaque lundi les derniers dossiers en ligne et le magazine dès sa parution

EN SAVOIR PLUS