Souvent associée au noir et blanc, la vapeur retrouve la couleur dans cet ouvrage de Philippe Feunteun et Didier Leroy évoquant les 25 dernières années d’un mode de traction qui occupe à tout jamais une place à part dans la mémoire et dans le coeur des amateurs.
Après les autorails, les diesels, les électriques et les omnibus en couleurs, voici enfin, venant couronner la série, les vapeurs ! Jusqu’ici, les grandes heures de la vapeur avaient connu le plus souvent des illustrations en noir et blanc, car datant d’avant la généralisation de la photographie en couleurs. Le lecteur va découvrir maintenant, grâce aux 30 photographes sollicités, les grâces des locomotives sous un nouvel éclairage : un retour aux origines car, jusqu’à la création de la SNCF, les robes des machines des différents réseaux ont connu bien des livrées différentes. Pensez au gris artillerie du PO ou au chocolat du Nord… Mais la période couverte par ce livre, des années 50 aux années 70, SNCF oblige, ne connaît que le vert sombre et ses multiples dégradés au fil du temps, de l’usure, et, à la fin, de la décrépitude. Sous cette réserve, vous allez assister au défilé de tous les engins qui roulaient à l’époque : dans l’ordre, en commençant par les plus petites, les 030, les plus âgées, pour terminer par les 242, les plus imposantes, avec un T derrière ou pas, selon qu’elles sont ou pas à tender séparé. L’impression laissée dans le sillage de cet impressionnant passage est celle d’une grande diversité, dans les modèles et dans les situations, en contraste avec la monotonie d’aujourd’hui. De même, on est frappé par le caractère nettement asymétrique des machines à vapeur, avec le corps cylindrique à l’avant, l’abri du mécanicien et du chauffeur au milieu et le tender à l’arrière.
La modernité nous a habitués depuis longtemps aux engins de traction symétriques, les deux extrémités étant interchangeables… Cette tendance se renforce maintenant avec le développement de rames automotrices incorporant les fonctions motrices dans le train lui-même, ce qui fait quasiment, dans ce cas précis, disparaître la notion même de locomotive ! Les trains semblent dire : «Désormais, nous n’avons plus besoin de locomotives ! Nous sommes autonomes, nous sommes des trains automoteurs, et polycourant en plus, quand ce n’est pas hybrides. » Mais regardez bien les avis ? Les TGV ou les vapeurs ? Reconnaissez que ces locomotives étaient sacrément souples, elles passaient partout, manoeuvrant sur les embranchements, tirant et refoulant, se mettant en tête de sympathiques trains mixtes marchandises-voyageurs ou de grands express de longueur conséquente. En fait, on n’a jamais fait plus autonome que la vapeur ! Imaginez le formidable pouvoir de ces deux hommes, le chauffeur et le mécanicien, fabriquant eux-mêmes l’énergie qui va mouvoir le train à partir de l’eau et du feu comme des magiciens… On est loin du système ferroviaire intégré qui décide de tout aujourd’hui et ne laisse guère de marge de manoeuvre aux opérateurs de terrain. Enfin, on ne le dira jamais assez, la vapeur est un phénomène unique, bien plus qu’une technique, une expérience extraordinaire associant énergie, puissance et sensations vivantes, odeurs de charbon et d’huile, nuages de vapeur d’eau, fumées noires dans le jeu infini des bruits de toutes sortes qui accompagnent les différents moments de la montée en puissance de ces engins mythiques. Ils ne seront jamais vraiment remplacés dans notre imaginaire, car ils sont éternels. Les photos réunies dans cet ouvrage en sont la preuve irréfutable. André Victor (extrait de la préface)
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Grande époque, où prendre le train était un voyage…. nostalgie !